lundi 22 octobre 2012

Blogue 5 : D’aventures en aventures…


Bonjour chers parents et ami(e)s,

Une éternité que je ne vous ai pas écrit, je n’ai pas été très assidue dans mes blogues ces derniers mois et je m’en excuse sincèrement. Mille et une choses se sont produites et les jours, les semaines, les mois sont passés et mon projet de blogue a été mis carrément de côté. Ça va faire bientôt un an que je suis au Bénin et j’en suis seulement à mon cinquième blogue! Je m’étais pourtant donné comme objectif un blogue mensuel ou bimensuel. Enfin, life is life! Par où commencer donc? La dernière fois que je vous ai écrit, c’était en mai dernier, il y a près de 5 mois… Entre-temps, j’ai continué mon travail chez Oxfam, avec ses sagas, ses hauts et ses bas dont je vous épargne les détails. Je peux simplement vous dire que les mois de juin et juillet n’ont pas été des plus faciles et c’est entre autres une des raisons de mon silence… Puis, le mois d’août est arrivé avec son vent de fraîcheur, de nouveaux visages chez Oxfam, une motivation peu à peu retrouvée et, à côté du travail, un beau projet que nous avons réalisé Wamba, moi et ma coloc Emma : un vernissage expo-vente à la maison avec trois artistes africains (béninois et congolais). Une magnifique soirée, une belle première! Je vous en reparle plus loin dans ce blogue. Et enfin, le moment tant attendu : les vacances et la visite de ma mère au Bénin! Quelle joie! Puis, la continuité des vacances au Ghana avec Wamba, sans oublier un demi-marathon en passant! Et entre tout ça, il nous est arrivé un petit malheur à Wamba et moi la veille de l’arrivée de Maman… J’en parle plus loin dans mon blogue. Profitez bien de l’automne et de ses merveilles et prenez un bon cidre et faites une belle rando à ma santé (ça me manque!). Sur ce, chers parents et ami(e)s, bonne lecture!

Déménagement… à quelques minutes à pied!

En juillet dernier, j’ai déménagé dans un très bel appart que j’ai repris de deux de mes collègues et amis d’Oxfam qui ont quitté au début du mois de juillet. Pourquoi déménager? Eh bien l’appart où j’étais n’était pas super, pas d’aération, assez enfermé, sans compter le dégât d’eau qu’on a eu à la fin de la saison des pluies (en juin), alors qu’on habitait au deuxième étage! Et cerise sur le sundae : on a eu quelques problèmes avec le proprio (un homme sans scrupule arrogant et très orgueilleux) pour les factures d’eau et d’électricité. En gros, on voulait payer les derniers mois pour notre consommation d’eau et d’électricité, avec facture à l’appui, mais c’est devenu compliqué, ce n’était pas possible d’avoir les fameuses factures et le proprio voulait nous faire un prix « forfaitaire » qui finalement était extrêmement élevé. Mon ex-coloc Élodie (qui est repartie en France depuis juin déjà), Wamba et moi avions tenté de discuter avec lui, mais il s’est fâché et a commencé à nous engueuler comme du poisson pourri. En réponse, je lui ai donné une lettre de résiliation de bail et lui ai dit qu’on partait avant la fin du mois de juin. Ce que nous avons fait, à ma grande joie et celle de Wamba! Élo nous a quittés pour retourner vers le « Vieux Continent » et de notre côté, nous avons déménagé sur la même rue, à 3-4 minutes à pied, dans un superbe appart, beaucoup plus grand avec trois chambres, un salon éclairé avec baies vitrées et une grande terrasse avec vue sur la mer. On ne rigole plus! Quand on a emménagé, Emma, une amie camerounaise, habitait déjà là. Comme on s’entendait bien et que ça nous arrangeait tous, on l’a pris avec l’appart (c’était un « package deal »!) et elle habite toujours avec nous! Voilà donc pour l’histoire du déménagement.

Vernissage Expo-Vente au Club des Amis des Arts

Je vous ai déjà parlé de Landu dans un de mes blogues précédents, si je me souviens bien. Pour ceux qui ne s’en souviendraient pas, c’est un artiste d’origine congolaise qui réalise des peintures sur toile, mais aussi des t-shirts peints à la main, et d’autres œuvres d’art, entre autres à partir de matériaux de récupération et de pigments naturels, de la terre d’Abomey (ville au Bénin), etc.

Wamba est son agent artistique depuis plusieurs mois déjà et je les appuie aussi dans ce sens. Certains d’entre vous ont d’ailleurs acheté des toiles et t-shirts, merci de l’avoir encouragé! On avait comme idée il y a quelques mois de réaliser un vernissage à la maison avec sa collection de peintures sur toile intitulée « Espoir ». Et nous avons mis le projet à exécution! Wamba, moi et ma coloc Emma avons créé un concept : le Club des Amis des Arts. Le 18 août dernier, l’Expo-Vente Vernissage a eu lieu à la maison, avec Landu bien sûr, et également deux autres artistes qui se sont greffés au projet : Samson et Brice, tout deux d’origine béninoise. C’était une soirée d’échanges culturels dans le sens de la promotion culturelle. Une façon de voyager à travers le temps par les œuvres d’art.

Pour une première, la soirée a été un succès. Les trois artistes ont pu se faire connaître davantage et ont vendu plusieurs de leurs œuvres. Un reportage audio a même été réalisé par une journaliste de la Radio des Jeunes Francophones du Monde (RJFM) pour l’occasion. Avec ce reportage radio, j’ai fait un montage avec les photos prises lors de l’événement. C’est d’ailleurs sur YouTube si vous voulez regarder :


Artisttik Africa, un organisme qui fait la promotion artistique et culturelle, est aussi venu lors de l’événement pour interviewer les artistes et les « commissaires d’exposition », soit Wamba et moi! Malheureusement, le montage vidéo n’est pas encore terminé, je n’ai donc pas pu voir le résultat final. Je vous tiendrai au courant si je réussis à l’obtenir.

Visite de Maman au Bénin

Puis, le moment tant attendu est arrivé : les vacances et l’arrivée de Maman au Bénin! Ma mère n’est restée que 8 jours dans le pays, mais quelle tournée! Nous avons fait affaire avec une petite entreprise de tourisme, Bénin Aventures, qui nous a promenés, ma mère, Wamba et moi, du nord au sud du pays. J’ai fait visiter à ma mère la Commune de Sô-Ava, où je travaille, de même que le village qui a été ravagé par un incendie en mars dernier. Puis, le marché Dantokpa, soit le grand marché de Cotonou et l’un des plus gros marchés d’Afrique de l’Ouest, et l’atelier de notre ami artiste Landu. 



Visite du village incendié à Sô-Ava, Ahomey-Gblon avec Maman...

Visite de la Commune lacustre de Sô-Ava en compagnie de Maman et d'Hyppolite (à gauche), natif de Sô-Ava et coordonnateur du Collectif des OSC de Sô-Ava, partenaire d'Oxfam au Bénin (et avec qui je travaille régulièrement).
Visite du village incendié à Sô-Ava et discussions avec les enfants et les gens du village.
Avec les femmes récupératrices au marché Dantokpa, communément appelées les femmes "Gohoto", qui ont jadis été soutenues par un projet d'Oxfam-Québec (de 2000 à 2010) en gestion des déchets solides et ménagers (GDSM).

Dès le lendemain, nous sommes montés au nord du Bénin, à plus de 450-500 km de Cotonou, dans un tout autre paysage, légèrement montagneux. Nous avons visité et même dormi dans un Tata Somba, une habitation traditionnelle, un genre de maison forteresse construite en terre compactée. Wamba et moi avons même expérimenté une nuit dans le Tata! Les chambres sont sur la terrasse au deuxième étage, et c’est un tout petit trou dans lequel on doit entrer pour accéder à la chambre (voir photo). Par contre, l’intérieur de la chambre est relativement grand et confortable (le chef de famille chez qui nous avons dormi nous avait installé un matelas et même une toilette sèche sur la terrasse). Nous y avons très bien dormi! Le Tata datait d’ailleurs de plus de 100 ans. Aujourd’hui malheureusement, il ne s’en construit plus vraiment et la tradition se perd peu à peu. 

À Kossou, près de Natitingou, nord du Bénin. Le plaisir de se recharger dans un milieu naturel :)
Et dormir dans une maison traditionnelle, un Tata Somba, un style de forteresse construit par le peuple Batãmmariba. Cette maison date de plus de 100 ans.
Notre chambre dans le Tata Somba. Les deux souris humaines sortent de leur trou!
Maman et moi sous le manguier!
Avec ma mère aux chutes de Kota, près de Natitingou, nord du Bénin.
Mon coup de cœur du voyage a été le Parc de la Pendjari, au nord du Bénin. On m’avait un peu déconseillé d’y aller étant donné que c’était la saison pluvieuse et que les chances de voir les animaux étaient moindres, mais je tenais vraiment à visiter ce Parc. Et j’avais bien raison! Nous avons fait notre premier safari africain, au cœur de la savane béninoise de la Pendjari, sur le toit du 4X4 de Bénin Aventures et nous avons eu la chance de voir plusieurs animaux : un crocodile, des varans (espèce de gros reptile), plusieurs espèces d’antilopes (cobe de Buffon, cobe Defassa, etc.), des éléphants, des phacochères (comme Pumba dans le Roi Lion!), différentes espèces de singes (verret et babouins), différentes espèces d’oiseaux (ombrettes, jabirus du Sénégal, rolliers, etc.), des pas de lion et le rugissement du lion (sans voir toutefois le roi de la jungle!). Nous n’avons malheureusement pas vu non plus de guépards ni d’hippopotames, mais compte tenu de la saison, nous sommes extrêmement contents de ce que nous avons pu observer. Et, cerise sur le sundae : on a ouvert le Pendjari Lodge (situé dans le Parc) pour nous seuls! C’est un Français qui a eu l’initiative d’installer 6 grosses tentes militaires très récemment, l’an passé, avec toutes les commodités dans les tentes, soit l’électricité et l’eau courante, incluant toilettes et douches. Le Lodge a été construit dans une logique tout à fait écologique. Pour l’électricité, on a installé des panneaux solaires et pour l’eau courante, on a construit un forage et un château d’eau a été aménagé. Nous étions les seuls clients donc et on a même amené le cuisinier avec nous pour qu’il nous prépare à manger durant notre petit séjour dans le Parc! Vraiment, je conseille cet endroit à tous et j’ai personnellement envie de réitérer l’expérience en saison sèche. 


Au coeur du parc de la Pendjari, en pleine savane béninoise, en compagnie de Florent, notre guide de Bénin Aventures.
Dans notre safari avec notre très sympathique guide Florent.
Un des 6 tentes de la Pendjari Lodge. Les tentes ont été récupérées en Afrique du Sud. Elles sont bien équipées: électricité, eau courante, incluant douches et toilettes qui "flushent"! Un vrai petit paradis!
On aperçoit un bel éléphant dans le Parc... Sa famille suivra par la suite.
Avec Maman et Wamba sur le toit, à la recherche du lion! 
Un beau petit singe se demande qui l'observe!
Antilope, un Cobe de Buffon.

Troupeau de vache au soleil couchant...
Coucher de soleil en sortant du parc de la Pendjari...

Nous sommes redescendus vers le sud du Bénin, pour nous arrêter à Abomey, ville historique dont le rayonnement s’est étendu à tout le sud du Bénin, du temps du royaume du Dahomey, qui a été fondé vers le 17e siècle. Chaque souverain érigeait un palais et il y en a eu 12 au total. Chaque nouveau roi devait laisser après lui un territoire plus vaste que celui qu’il avait reçu de son père. Ainsi, le royaume est devenu, après plusieurs règnes caractérisés par des conquêtes et des guerres, un des plus puissants de toute l’Afrique de l’Ouest. L’un des plus célèbres de ces monarques est sans aucun doute le roi Béhanzin, l’avant-dernier souverain et figure légendaire de la lutte contre la colonisation française. Nous nous sommes d’ailleurs arrêtés pour admirer sa statue.


Le Roi Béhanzin (1889-1894), grand résistant aux colons français pour la protection de son royaume: le Royaume du Dahomey (aujourd'hui Bénin).
Le centre artisanal du royaume d'Abomey. La ville est reconnue également pour sa fabrication de hamacs tissés à la main. Évidemment, on s'est laissé tenté et on en a acheté un!
Petite séance de photo sur la beach de Ouidah.
Le voyage s’est terminé par la visite de Ouidah, ville historique située sur la côte du golfe de Guinée (à seulement 45 km à l’ouest de Cotonou), abritant entre autres un célèbre fort portugais et riche d’une architecture afro-brésilienne. Cette petite ville côtière est aussi le berceau du culte vaudou qui s’est ensuite propagé vers le « Nouveau Monde » par la traite négrière. Car, Ouidah est aussi tristement célèbre pour le commerce des esclaves. Ces derniers ont exporté leurs croyances au-delà de l’océan Atlantique, en Amérique du Sud et Centrale, et notamment en Haïti, où la plupart des habitants sont des descendants d’esclaves béninois. Il existe une route de 4 km, que l’on appelle la route des esclaves, reliant la ville de Ouidah à la porte du non-retour, monument classé par l’UNESCO et qui marque l’endroit où les esclaves étaient entassés dans les bateaux en partance pour l’Amérique...

Les photos décrivent le reste et je peux dire une fois de plus que nous avons passé de superbes vacances avec ma mère, tout à fait mémorable!

La porte du non-retour. Un lieu historique pour l'inoubliable et atroce commerce de la traite des esclaves noirs. C'est ici que ces derniers foulaient leurs derniers pas sur leur continent avant de s'embarquer entassés comme des sardines pour les Amériques (Brésil, Jamaïque, Haïti, Guadeloupe, USA, etc.). On estime qu'ici au comptoir colonial de Ouidah, 2 des 11 millions de femmes et d'hommes ont été arrachés à leur terre qu'est l'Afrique...
Toute la famille partage le grand amour du serpent (python)!
Sur la route des esclaves, aujourd'hui appelée route des pêches, entre Cotonou et Ouidah.
Maman tombe dans l'univers artistique sous la protection de ses fils rastas!
 Akwaaba to Ghana!
(akwaaba signifie « bienvenue » en langue ashanti, l’une des langues parlées au Ghana)

Après le départ de ma mère, Wamba et moi sommes partis pour le Ghana. On a fait notre fameux marathon le 30 septembre passé à Accra. Ouf! En fait, Wamba a fait le marathon complet (42,2 km), tandis que moi j'ai fait le demi-marathon (21,1 km). Et ce n’était pas facile! D’abord, la veille du marathon, on devait se trouver un endroit pas trop cher où dormir, à la sortie de la ville d’Accra (car la course n’était pas dans la ville, mais bien sur la côte, avant d’entrer dans Accra). Il y avait le Labadi Beach Resort, là où la course se terminait, mais qui était hors de prix pour nous (style 200 ou 300 $ la nuit!). Nous nous sommes dons trouvés un hôtel à environ 500 mètres de là. Mais on n’aurait pas pu plus mal tomber! On a fait une sieste dans l’après-midi et il y avait déjà de la grosse musique, du gros boum boum pour je ne sais quel événement. Mais je me suis dit que ce n’était que pour la journée. Nous sommes partis à la plage, se promener, manger et nous ne sommes revenus que vers 20h00 le soir. Et surprise : c’était le gros party devant notre hôtel, carrément! Des immenses speakers qui te font vibrer de tout ton corps et des gens partout, devant l’hôtel, dans la rue… En entrant dans l’hôtel, il y avait aussi de la grosse musique dans le bar de la place. On est entré dans notre chambre et s’est comme si on dormait sur le dance floor, même avec des bouchons! Vous connaissez ma patience légendaire, la madame n’était pas contente disons! Et je me sentais tellement impuissante, que pouvions-nous faire réellement ? Pas d’autres hôtels pas trop chers à l’horizon et on avait déjà payé… Bref, on a enduré le calvaire, et ça a été la pire nuit de tout le voyage, en plus que c’était la veille du marathon/demi-marathon, on n’a vraiment pas eu de chance! On s’est levé vers 3h00 du matin, car Wamba devait prendre l’autobus à 4h00 am pour l’amener au point de départ. On a d’ailleurs croisé nos « meilleurs amis » qui étaient toujours sur le party, alors que d’autres s’étaient échoués sur le divan de l’hôtel.

Le marathon a commencé vers 5h30 am tandis que le départ du demi-marathon était à 6h30 am. Malgré le départ matinal, il a rapidement fait très chaud et pas d'ombre à l'horizon, mais on a tout de même réussi. Moi, en style 2h35 et Wamba en 5h15 à peu près. On était épuisés, surtout Wamba! Mais, on est très contents de notre exploit et on s'est ramené deux belles médailles de participation, deux chandails et plein de « bébelles » que les organisateurs donnaient aux participantssmile.

Le cadavre d'un hélicoptère de l'armée britannique en plein Botanical Garden, à Aburi, Ghana. On se croirait dans un décor de film de guerre avec la végétation tropicale en toile de fond!
Après un demi-marathon (21,1 km)! J'ai l'air super en forme, mais il est à noter que ça faisait plus d'une heure que j'avais terminé sur la photo; j'avais eu le temps de reprendre mes forces! 
Papa Wamba enfin marathonien! (42,2 km)
FÉLICITATIONS!
 
Puis, on a passé deux superbes semaines au Ghana en passant par Accra, Cape Coast, Elmina, Ko-Sa beach (tous sur la côte, donnant sur le golfe de Guinée), puis on est monté un peu au nord vers Kumasi, pour découvrir le royaume ashanti et sa région (la forêt Bobiri, le lac Bosumtwi). Ensuite, on est redescendu près de Cape Coast pour découvrir le Kakum National Park où on a fait un canopy inoubliable (ponts suspendus entre les arbres, à environ 30-40 mètres du sol)... Le Ghana est un pays superbe, j’ai vraiment adoré, et ça même donné envie d’aller travailler là-bas! Wamba aussi est très partant… À voir ce que l’avenir nous réservera!



Cape Coast, Ghana. Ce château fait partie du Patrimoine mondial de l'UNESCO. Sa construction a débuté en 1653 avec les Suédois. Le château a souvent changé de mains, pour finir entre celles des Britanniques en 1665. Le château a servi de siège au gouvernement britannique jusqu'en 1877. Ce lieu a malheureusement tenus pour captifs des milliers d'esclaves africains, en attendant qu'ils quittent pour travailler dans les champs de coton et autres dans les Amériques (États-Unis, îles des Caraïbes, Brésil, etc.). Les esclaves y étaient enfermés dans des conditions épouvantables. Pour ceux qui survivaient, ils étaient ensuite mis sur des bateaux en partance pour le "Nouveau-Monde", entassés comme des sardines...
Château de Cape Coast avec la lumière du coucher de soleil...
Au château Saint-Georges d'Elmina, près de Cape Coast, Ghana
Chateau d'Elmina, le plus ancien fort européen de la côte du golfe de Guinée. 

Okomfo Anokye était essentiellement un puissant prêcheur traditionnel du royaume ashanti qui a servi à rallier les gens à la cause de son roi, Osei Tutu 1er. Il est également célèbre pour avoir planté une épée afin d’unifier la région Ashanti au Ghana. D’ailleurs, la région Ashanti reste l'une des seules régions en Afrique de l'Ouest à être victorieuse contre l’envahisseur anglais. Sur l’image, Anokye commande un tabouret d'or des Cieux.

L'épée d'Okomfo Anokye (prêcheur traditionnel). Son message était porté sur l'unité du peuple ashanti. L'épée qu'il a planté au sol symbolise cette unité et en aucun cas, elle ne doit être enlevée, sinon l'unité de ce peuple sera brisé. Plusieurs personnes (comme Mohamed Ali) ont tenté de retirer l'épée, sans succès!
Au sanctuaire de papillons, près de la forêt Bobiri, où nous avons mangé et relaxé... un endroit magnifique.
Repos dans le hamac au lac Bosumtwi


Au Kakum National Park. Le plus long canopée du monde, qui fait plus de 350 mètres de long!
Il s'agit d'une forêt tropicale où une équipe de scientifiques canadiens a construit des ponts suspendus dans les arbres, à environ 40 m de hauteur, où l'on peut observer la jungle.
Le souper de champions, de "survivors" du Canopy: des sushis! Quel délice!
Dernier soir au Ghana. Après l'effort, c'est le réconfort!
Devant le premier président ghanéen, Dr Kwame Nkrumah, père de l'indépendance et l'un des leaders du mouvement panafricain, héros de tout le continent. 
Le Ghana a été l'un des premiers pays d'Afrique à obtenir l'indépendance. Nkrumah est aujourd'hui considéré comme un héros et le père de la nation ghanéenne.
Nkrumah et son message d'engament et d'unité: "Africa must unite".

Wamba avec la tête de son père ganhéen. "Freedom! Freedom! Freedom for our beloved country!". Mots prononcés par Nkrumah le jour de l'indépendance du Ghana, le 6 mars 1957.


Malheur à « Fidjross-Angeles »…

Ce n'est pas une superbe nouvelle, mais je tiens quand même à vous en faire part, parce que ça fait aussi partie de mes aventures africaines. Bien que ça ne soit pas agréable de repenser à ça, c’est la réalité et ça nous est bien arrivé à Wamba et moi. Nous avons commencé nos vacances sur une très mauvaise touche : on s'est fait braqué vers 1h30 am et on m'a volé ma moto et ma sacoche que Wamba avait sur lui... Eh oui, triste réalité de Cotonou tous ces braquages et vol, d’autant plus que ça s’intensifie à l’approche des Fêtes…

C'était le samedi soir (15 septembre passé), je tombais en vacances cette soirée-là, car j'avais travaillé dans la journée et ma mère arrivait le lendemain. On est allé souper dans un resto français pour la fête d’une collègue. Très bon souper d’ailleurs, bien arrosé, qui s’est prolongé au-delà d’une heure du matin. Nous sommes rentrés Wamba et mois vers 1h15 am. Puis, vers le quartier de Fidjrossè, où nous habitons (que certains s’amusent à appeler Fidjross-Angeles, petit clin d’œil à Los Angeles ici!), je sentais que des gens nous suivaient en moto, de très près, et je me demandais pourquoi ils ne nous dépassaient pas, mais je n'en ai pas fait de cas. Ils sont rentrés dans la même von (mot fon qui signifie « petite rue », en général non pavée) que moi et, quand j'ai arrêté la moto devant la maison (où notre gardien était paisiblement couché et dormait), une des 2 motos (car ils étaient au moins 2 motos, 4 gars, mais je n'ai pas eu le temps de bien compter le nombre de braqueurs, ça c'est tellement passé rapidement) s'est arrêté devant moi et le gars de derrière a sauté et s'est tourné vers moi avec… une machette! J'ai eu la peur de ma vie. J'ai couru derrière le gardien endormi, me disant qu'ils allaient le tuer avant de me tuer, j'avais laissé la moto et la clef sur l’engin et même le moteur tournait encore! La prochaine chose que j'ai vue, ce sont les gars partir avec et Wamba qui leur courrait derrière en criant... Je vous écris ça et vraiment, ça m’est encore douloureux… Wamba m'a raconté par après qu'un des gars lui a donné des coups de machette (pas du côté tranchant au moins). Je n’ai rien vu de tout ça, car je m’étais cachée de l’autre côté d’une petite cabane verte… Ce braqueur a vu ma sacoche sur le bras de Wamba, il a donc insisté et Wamba n’a pas eu le choix de la laisser, car l’autre en était aux coups de machette sur les phalanges... Bref, tout ça s'est passé en moins de 2 minutes, mais ça nous a bien traumatisé tous les deux.

On a changé les serrures de l'appart dès le lendemain, car il y avait mon trousseau de clefs dans la sacoche et ils nous ont braqués devant la maison; ils savent donc où on habite. J'ai annulé toutes mes cartes bancaires et de crédit. Au moins, on n'a pas été blessé et ce ne sont que des choses matérielles. Mais maintenant, j'ai quand même peur la nuit! Je suis rendue une vraie trouillarde! Je ne sais pas si je vais me racheter une moto, mais pas tout de suite en tout cas... car je n’ai pas tout à fait digéré l’épisode et je me dis que si j’en rachète une, il se pourrait bien que je me la refasse voler.

Ce qui m’a beaucoup découragée aussi, c’est le « postbraquage » avec la police. Avec Wamba, nous y sommes allés à trois reprises pour avoir une « attestation de vol »; je voulais un simple papier pour envoyer à Oxfam à Montréal. Nous leur avons raconté notre histoire à trois reprises (eh non, ils n’ont pas la capacité de saisir sur un ordi et d’enregistrer le dossier), je devais même payer 10 $ pour avoir ce bout de papier! (La secrétaire du commissaire de police doit sûrement se mettre cet argent dans les poches d’ailleurs.) Au bout de trois fois, j’étais tellement découragée que j’ai laissé tomber. La police ici est d’une inefficacité rare, je n’ai honnêtement jamais vu ça de ma vie! Et le « staff » a une attitude de « je-m’en-foutisme » qui te fait sérieusement te poser des questions sur leur intérêt pour la sécurité de Cotonou et de leur pays! On m’a même dit que parfois, même s’ils reçoivent un « call » d’un braquage ou autre, ils ne peuvent pas agir, car ils n’ont pas de carburant dans le véhicule et pas d’argent pour en acheter! Par contre, ils arrêtent les véhicules (et particulièrement les yovos, soit les blancs) pour aucune raison et tu dois leur payer un pot de vin, sans quoi ils saisissent ton permis de conduire et tu dois aller au poste le récupérer et tu perds toute la journée…

Donc voilà pour la triste histoire. Mais ne vous inquiétez pas, on va très bien malgré tout et on s'est vraiment changé les idées avec ma mère qui est venue, et les vacances au Bénin et au Ghana!

Je m’arrête ici pour l’instant, car c’est presque rendu un miniroman! C’est à confirmer, mais il y a de très bonnes chances pour que je sois au Québec en décembre et pour le temps des Fêtes. Ça me fera extrêmement plaisir de vous voir et de me ressourcer au Québec. Car oui, c’est super mon expérience en Afrique, mais je ne vous cacherai pas que le Québec, ma famille et mes ami(e)s me manquent!

Prenez soin de vous, bon automne et à très bientôt au Québec!

Geneviève xxxx

"Celui qui doit vivre survit même si tu l'écrases dans un mortier." (Proverbe béninois)

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